Mentalo, une enquête sur le bien-être mental des 11-24 ans

Plusieurs études font état d’une dégradation de l’état de bien-être mental des enfants et des jeunes. Pour développer des programmes de prévention pertinents, l’étude Mentalo interrogera 50 000 jeunes de 11 à 24 ans grâce à une application conçue avec et pour eux.

Pour améliorer la santé mentale des jeunes, il faut connaître finement les raisons de leur mal-être. C’est l’objectif de l’étude Mentalo, développée par l’Inserm et portée par Karine Chevreul, médecin en santé publique et directrice de l’unité Évaluation et recherche en services et politiques en santé pour les populations vulnérables (Eceve). Mentalo est ainsi une grande étude nationale sur le bien-être mental des 11-24 ans. Elle les questionne plusieurs fois dans l’année, afin de suivre l’évolution de leur bien-être et d’identifier les facteurs qui y sont associés. Lancée en mai 2024, l’enquête vise à recueillir 50 000 participations d’ici mai 2026. Un article publié en décembre dans le magazine de l’Inserm fait le point sur cette enquête.

Le questionnaire a été construit en s’appuyant sur une approche participative de la recherche. Plus de 300 jeunes allant du collège aux études supérieures ont ainsi collaboré pour bâtir l’appli. Chaque questionnaire est rempli en cinq minutes environ, et chaque participant est interrogé à sept reprises sur une période d’un an, le tout exclusivement sur Internet. Le but est à la fois de garantir l’anonymat des jeunes et de leur permettre de participer lorsqu’ils le veulent.

À terme, l’équipe de recherche déploiera une application de dépistage et de soutien, Mental plus : celle-ci offrira un parcours constitué d’une autoévaluation du bien-être de l’utilisateur, suivi de propositions d’accompagnement adaptées. Ces méthodes viseront à renforcer le bien-être mental de manière autonome ou à orienter, le cas échéant, vers des structures de soins.

Premiers Resultats

Depuis le déploiement de l’application en mai dernier, plus de 4 500 jeunes sur les 50 000 attendus s’étant inscrits, de premiers résultats ont été communiqués. K. Chevreul les commente dans le magazine de l’Inserm. Premier enseignement : le mal-être des jeunes se confirme. « Un sur trois a un risque modéré ou sévère d’altération de son bien-être mental de type anxieux-dépressif et un sur sept présente une détresse sévère. En parallèle, seule la moitié en parle parfois à quelqu’un et un quart ne le fait jamais, principalement par honte. Ça confirme le besoin de normaliser la santé mentale », décrit la médecin. Autre constat : un jeune sur deux déclare se sentir seul et il va beaucoup moins bien que les autres. « Ce résultat nous a surpris, mais il s’explique en regardant plus loin. Un quart d’entre eux passe plus de cinq heures sur les écrans en dehors des études ou du travail, même s’il faut nuancer en fonction de ce qu’ils y font. Et neuf sur dix se disent préoccupés principalement par les études, l’orientation et leur avenir scolaire ou professionnel. Viennent ensuite la famille, la politique et l’état du monde, poursuit-elle. Inversement, les jeunes qui ont des activités sportives et/ou culturelles vont globalement mieux. »

https://www.santementale.fr/2025/01/mentalo-une-enquete-sur-le-bien-etre-mental-des-11-24-ans/